Carte postale du Pérou – 2008

 

Cette expédition au Pérou a commencé avec cet anglophone canadien rencontré à Dingle, Irlande il y a tout près de deux ans. Il avait eu la chance de marcher le sentier des Incas menant au site du Machu Picchu. La manière dont il en parlait – trois jours dans le brouillard et au 4ème jour, une révélation (pour vous mettre en contexte : nous sommes en Irlande, il pleut à plein ciel, j’imagine que c’est ce qu’ils appellent ici « une pluie sèche » – nos bottes à l’épreuve de l’eau sont tellement mouillées qu’elles ne sécheront jamais et ce type nous parle … de soleil après le brouillard ???)

 

Le test pour voir ci cela était à notre portée allait être l’Islande, à l’été 2007. Nous en sommes revenu en nous disant que non, il n’y aurait pas de Machu Picchu . Puis j’ai éventuellement changé ma manière de voir mais toujours en conservant certaines appréhensions.  Et le défi nous a semblé réalisable à un moment donné et nous avons décidé de se lancer dans l’aventure.

 

J’aurais pensé qu’il serait facile d’apprendre l’espagnol pendant l’hiver, mais ça n’a pas fonctionné. Nous avons donc atterri au Pérou avec un peu de vocabulaire (cerveza – ne nous a servi à rien puisque les médicaments contre l’altitude (Diamox) altérait le goût de certains aliments….dont les boissons gazeuses… mais surtout la bière) Le « no gracias » nous a été beaucoup plus utile – il y a toujours quantité de gens qui veulent nous vendrent des choses. Même si nous avons rapidement développé une grande facilité à dire « non », nous avons tout de même acheté quelques toiles (et plein d’autres choses) qui ont coûté environ 10% du coût de l’encadrement.

 

Lima est une ville extrêmement polluée, et le son des criards étourdissant. Ils doivent changer leurs klaxons plus souvent que l’huile dans leur véhicule. Je m’attendais à voir beaucoup d’architecture coloniale – ce ne fut pas le cas à Lima. 9-10 millions de gens vivent dans une ville très étendue qui ne pourrait soutenir de métro vu la friabilité de son sol

 

Nous n’avons pas passé trop de temps à Lima. L’étape suivante était la jungle. Nous sommes restés dans un logis géré par une dame d’une soixantaine d’années (de Montpellier – sud de France)  tombée amoureuse d’un péruvien qui ne semble plus faire partie de l’histoire contemporaine.

 

C’était littéralement un palace dans la jungle. Nous avions été avisés que l’eau chaude pour se laver ne serait pas nécessairement disponible en tout temps, ce qu’il aurait fallu comprendre, c’est qu’il n’y avait pas toujours de l’eau coulant de la douche… à partir du moment où on nous avait recommandé de se beurrer de Raid et de crème solaire, la douche devenait nécessaire. En fait, il n’y avait pas d’eau chaude. Mais j’ai toujours souvenir de ce lieu comme un palace. Il y avait un singe portant  une couche, puisqu’il passe le plus clair de son temps dans  la cuisine. Les moustiquaires sur les lits sont d’une grande nécessité. Nous avons bien évidemment trouvé notre coquerelle dans notre chambre. La nôtre était brunâtre et … morte.

 

De retour à Cuzco (la plus vieille cité continuellement habitée – fondée autour du 11ème siècle après JC) où se trouvent des milliers de choses à voir, des sites Incas, à de l’artisanat aux véritables balcons coloniaux.

 

La stabilité des constructions incas s’explique par le fait qu’ils jointaient les briques ensemble à l’aide d’ancres métalliques plutôt que d’utiliser du mortier. Les incas n’ont pas utilisé la roue, bien que son existence à l’époque soit largement répandue (il semblerait que ce n’ait pas été facile d’utilisation dans un environnement aussi peu égal). Les toits étaient en chaume. Les pierres transportées étaient extrêmement lourdes, certaines pèsent plusieurs milliers de tonnes.

 

Merci à Anne-Marie pour les étirements

 

Plus grosse déception?? Pas assez de lamas.

 

Puis, le sentier des Incas. Il s’agit du sentier religieux menant au Machu Picchu, l’équivalent du chemin de Compostelle. D’autres voies furent développées mais celle-ci est spéciale. Le sentier est désormais protégé par l’UNESCO depuis le début du nouveau millénaire. Les visiteurs sont maintenant limités. Une des routes alternative,  « Lares treck », empruntée par quantité de touristes ne mène pas  directement au site. L’option train est également disponible.

 

Nous avons parcouru le sentier des Incas. Nous avons parcouru les 49 kilomètres à différentes altitudes allant jusqu’à 4,215 mètres au passage de la « femme morte » .

 

Nous n’avions pas réellement compris si le « Gringo killer » serait la deuxième journée de marche (12 km de marche, avec une ascension de 3 mètres et une altitude allant jusqu’à 4.2 mètres au-dessus de  la mer) ou la troisième journée de marche où nous avons descendu plusieurs centaines de mètres. Le deuxième jour a été certes un défi.

 

Rien à dire au sujet des douches sur le sentier des Incas… nous n’en avons pas rencontré une seule. Puis je ne commenterai pas les toilettes turques que l’on a croisé tout au long du parcours… toutes étaient grandement utilisées et peu nettoyées.

 

Le sentier fut spectaculaire tout au long du parcours. Nous avons appris que « plat Incas » voulait dire « marche en colline avec pas plus de 600 mètres de dénivellation (à tout moment de la marche) et beaucoup beaucoup de marches et paliers ».

 

Et le site lui-même… depuis la Porte du Soleil . Nous nous sommes levés à 4 heures ce matin-là.

 

…4 Am était trop tôt pour que les porteurs servent du thé de coca….contrairement aux autres jours.

 

Un mot au sujet des porteurs. Ils transportent jusqu’à 20 kg de bagages et nous dépassaient sans cesse dans le sentier (certains couraient même) en se rendant à la prochaine étape où ou ils tendaient les tentes, faisaient la cuisine, et quand nous finissions par arriver… nous applaudissaient.

 

La température variait de très chaud à très froid quand le soleil se cachait.

 

Dernière destination du voyage, après une dernière journée de repos bien méritée à Cuzco…Puno.Destination… Lac Titicaca où nous avons eu le bonheur de visiter les îles flottantes …

 

Chaque chose sur ces îles doit être reconstruite à un moment donné. Le sol, chaque trois mois, les maisons et le bateau, chaque année, et les îles elles-mêmes ne survivent pas plus de 100 ans après quoi, elles doivent être reconstruites. Tout est construit à partir de roseau de Tortora qui pousse dans les eaux peu profondes.

 

Le dernier arrêt  avait lieu à l’ile de Taquile où tous les hommes de la communauté assurent les besoins en tissage. En fait, un homme qui ne serait pas en mesure de tisser sa ceinture de mariage ne pourrait tout simplement pas convoler.

 

Le mariage dans cette île se  fait « à l’essai » avec la permission des deux familles.

 

Si après plusieurs mois d’essai, le couple n’est pas fait pour vivre ensemble, ils se séparent  sans que cela ne cause de tort aux relations entre les familles.

 

Ce qui rend un voyage spécial est bien sûr les personnes qui en font partie. Le groupe était exceptionnel (des gens ouverts d’esprit  venus en Amérique du sud pour connecter avec l’énergie des montagnes) et plusieurs jeunes comptables entre deux fins de mois.

 

C’est lors de ce voyage que j’ai fait la connaissance de Liz, Roger, Anne-Marie, Carrie et Mandy. Nous sommes restés en contact, et en 2014 je suis allée leur rendre visite. Ce sont eux qui m’ont fait comprendre l’immense potentiel de sympathie de Tibou.