Carte postale d’Irlande, la péninsule de Dingle – 2007
La vie nous fait des cadeaux. J’avais planifié un voyage en Islande en août, mais voilà que je disposais d’une semaine additionnelle, et que partir pour une petite escapade était possible.
Partir pour moi, c’est naturellement vers l’est malgré l’inconfort du décalage horaire.
Nous partons nous imprégner des paysages d’Irlande. C’est chaque fois magique puisque nous nous obligeons à marcher malgré le temps, la pluie, le froid. Ils utilisent des dizaines de qualificatifs pour parler de la pluie en Irlande. Mon préféré: « dry rain ».
Si nous avions fait des voyages inspirants en Irlande, voilà que se présentait l’occasion d’en découvrir une nouvelle facette.
Départ pour Tralee
Tout se passe bien, nous devrions arriver en plein jour à Tralee pour s’orienter et trouver notre B&B.
C’est sans compter sur un tournoi majeur de golf qui paralyse la route de Limerick à Tralee. Je m’endors en chemin. Nous aurions dû arriver en début d’après-midi. Je comptais sur la lumière du jour pour m’orienter. Nous arrivons le soir, il fait noir, il pleut, et je demande au chauffeur le nom de la rue de notre B&B, il me répond que c’est « justement cette rue-ci ». Nous trouvons rapidement et aussitôt le bagages déposés, nous nous ruons sur le premier pub pour manger (+ Guinness).
À l’époque, on ne se déplacait pas systématiquement avec un téléphone mobile. On se déplaçait à l’aide de cartes et d’horaires de transport publics. Je m’ennuie de cette époque où l’imprévu pouvait nous surprendre et nous charmer à tout moment.
La première bière nous réconcilie avec l’Irlande, ses odeurs de tourbe.
Tralee nous charme dès le lendemain. En attendant de rencontrer le groupe de marcheurs, nous découvrons Tralee et son cimetière.
C’est ENFIN l’abondance !!
Lors de nos premiers séjours en Europe, nous voulions tout voir en même temps. Nous comprimions nos vacances. Évidemment, pour se souvenir de tout, il faut prendre beaucoup de photos. Avec des appareils 35mm, cela représentait un coût élevé en plus de la gestion des films. Ces années-là, René me rationnait sur les photos: j’avais droit à une seule bobine par jour.
En 2006, je pars avec un appreil numérique pour la première fois, c’est l’abondance. Plus besoin de quémander mon mari. Je suis libre. C’est de là que me vient ma soudaine passion pour les photos de moutons.
Il y a une photo que j’ai utilisée souvent, c’est celle du mouton qui me regarde de son côté de clôture et qui semble se demander ce que je fais de l’autre bord. On le voit ici. Et puis les moutons aux fesses bleues aussi me fascinaient tout autant.
Cettre première génération d’appareil dégainait lentement. La plupart du temps, les moutons fuyaient avant que je puisse prendre un photo. C’est de là qu’est venue l’idée du moutonnier. On aura largement le temps d’en reparler…
Notre groupe est essentiellement composé d’Américains. Il y a Bob avec nous, 73 ans, mais dans sa tête, il en a 26. Il nous fait rire. Ses jambes ont 73 ans, ce qui fait qu’en fin de journée, quand il nous rejoint, nous avons déjà avalé une ou deux bières.
Le trajet comporte environ 20 km de randonnée par jour. Beaucoup de montagnes, mais qui finissent toujours sur un village où se trouve au moins un pub. Et s’il n’y a pas de village, il y a toujours un pub.
Le gaélique, langue irlandaise est très présent dans la péninsule de Dingle. De fait, les gens qui veulent se porter acquéreur d’une maison doivent passer un examen de gaélique.
C’est dans la péninsule de Dingle que l’on retrouve d’étranges constructions en forme de huches. Elles sont fabriquées de pierres sans mortier.
Une mini croisière dans un bateau de peine nous mène sur l’Île de Great Basket. C’est une autre île qui baigne dans l’Atlantique et dont les propriétaires des terres vivent sur l’île de la république.
Nous escaladons le mont Brandon, 2ème plus haute montagne d’Irlande
L’escalade du mont Brandon, le deuxième sommet d’Irlande (972 mètres) était au programme. Nous avons travaillé fort pour que Bob admette que c’était peut-être au-delà de ses capacités de jeune homme de 26 ans.
En redescendant, j’ai fait une chûte dans un tas de ronces. J’en ai eu pour trois semaines à retirer des épines.
C’est encore un beau contact avec l’Irlande, où les gens sont si accueillants mais le temps tellement humide que les bottes sont toujours humides, et que les sous-vêtements qui normalement sèchent durant la nuit prennent des jours avant qu’on puisse les porter après les avoir lavé.