Carte postale d’Écosse – 2003
Après avoir survolé très sommairement l’Angleterre, l’Écosse et l’Irlande l’année précédente, nous avons décidé de revenir explorer l’Écosse en combinant une semaine à Édimbourg et une semaine en trek.
C’est notre premier trek.
J’ai réservé sur internet un truc qui m’apparaissait raisonnable, commode, et accessible. Sur 6 jours, la distance de marche devait être de 100 km. Sauf, qu’au programme, il y avait une journée de 32 kilomètres. Mais qu’à cela ne tienne. Le timing était « parfait ».
J’ai marché 32 kilomètres dans les Highlands le jour de mes 40 ans
À Stirling où on vient nous prendre le lendemain, il y a une dame d’un certain âge, qui ne semble pas particulièrement en forme, mais qui porte des bottes de trek. Nous apprenons qu’elle se joint à notre groupe.
Le lendemain matin, dans le petit autobus qui vient nous chercher, il y a une majorité de têtes grises. René cherche un contact visuel avec insistance, mais je fais un effort pour regarder n’importe où ailleurs.
Nous faisons connaissance avec nos nouveaux amis, et nous réalisons rapidement que les plus âgés sont les plus en forme. À l’époque, René fait de la randonnée de manière militaire. La guide doit le mettre en punition à la queue pour garder son groupe ensemble.
Les dames âgées poussent dans le dos de René pour qu’il prenne les devants.
Tous, nous anticipons la fameuse journée du 32 km.
J’apprends à faire pipi avec élégance: « la nature est généreuse » me glisse une dame.
J’apprends sur la gestion du sac à dos. Ce sera finalement une excellente préparation pour les aventures qui suivront.
Le 9 juillet, nous entamons notre « fameux » 32 kilomètres. Il nous faudra plus de 12 heures pour compléter la distance. René se demande ce qu’il devra faire si jamais une dame n’arrivait plus à avancer, ou se blessait – c’est notre plus jeune homme.
Mais nous arrivons tous à la dernière clôture ensemble.
Nous dormons dans des auberges jeunesse. Ce soir-là, comme il est tard, nous arrêtons en chemin acheter des fish & chips. La guide me fait faire un gâteau forêt noire. J’ai acheté une cannette de Guinness. Le souper est interminable, la bière trop nombreuse, le poisson, je ne m’en souviens pas, je suis fatiguée, mais personne ne semble pressé d’aller dormir. Et je me fais la réflexion qu’il va y avoir une filée pour la douche. Mais j’attends.
« Finalement », le groupe me chante bonne fête, j’avale mon gâteau, et je crois avoir pris assez mon temps pour ne pas avoir l’air impolie. Mais je suis claquée.
Et le lendemain, il faut marcher encore
Cette aventure me laissera un souvenir impérissable. Nous avons aimé la randonnée assez pour décréter que désormais nos vacances comprendraient un segment trek.
Édimbourg
La ville d’Édimbourg n’a pas été aussi bombardée que d’autres villes plus au sud lors de la deuxième guerre mondiale à cause de la faible autonomie des avions. C’est une ville qui a gardé un cachet fou.
Visite du château, de Holyrood, marche jusqu’au sommet du siège d’Arthur.
Nous avons arpenté les rues sinueuses, nous avons visité la ville sous-terraine située entre le château et la maison royale. Un mile sépare les deux édifices, et la vie était jadis concentrée à l’intérieur de ce périmètre.
D’Holyrood, je me souviens d’une incroyable exposition d’œufs Fabergé.
Nous avons goûté au plat national, le haggis. Nous étions dans un petit café et, ne connaissant du met que le nom, nous avons demandé à la serveuse de nous expliquer de quoi il s’agissait. Elle nous a proposé de goûter d’abord, et elle nous donnerait le renseignement par la suite. C’était absolument délicieux, servit avec des navets et une délicate sauce au whisky.
En France, on appelle le haggis « panse de brebis »
Il s’agit de viande et d’abats cuits dans les trippes de l’animal. J’en ai remangé par la suite, mais je n’ai jamais retrouvé ce goût de mystère et de whisky.
Ce voyage est le début d’une série de combinaisons ville-trek.