La crise identitaire de Tibou
Avant de prendre vie, Tibou était un jouet. Il est passé d’un univers à l’autre sans préparation ni coaching. Puis, le tourbillon de la vie a pris le dessus: il a participé activement à une course à relais, puis il est parti pour l’Angleterre où il a eu à assimiler trop d’informations d’un seul coup: l’avion, les douanes, la langue, les différents animaux qu’il a croisé, les routes sur lesquelles on conduit sens contraire.
Pour comprendre ce monde, il lui a fallu se définir. Il a compris que s’il avait des ailes, c’est qu’il était possiblement un oiseau.
Et il s’est demandé comment naissaient les oiseaux. C’est sa nouvelle amie la poule qui l’a renseigné. Elle lui a expliqué les œufs qui devaient être couvés.
Il a mis la patte sur un œuf, mais comme au bout de quatre minutes, ça n’avait donné aucun résultat, il s’est découragé. Il y a tant de choses à apprendre, et si peu de temps pour ce faire…
L’expression « bird watching » a attiré son attention. Il se pose alors un raisonnement un poil alambiqué: s’il est un oiseau et qu’il arrive à faire du « bird watching », c’est qu’il appartient à une race supérieure.
Il se trouve beau, et il adore se regarder… un poil narcissique, le Tibou !!
En Angleterre, il a beaucoup aimé visiter d’anciennes églises (jusqu’à se baigner dans les fonts baptismaux). Aux fêtes, il a fait le tour des églises d’Amos. Il a observé une étrange famille reconstituée regroupant bœuf, âne, grands hommes aux longues capes qui portent des objets. Un père, une mère, un enfant. J’ai dû lui expliquer Jésus, les religions et les accommodements raisonnables.
Tibou comprend maintenant que le monde est tellement vaste, qu’il est possible qu’il n’arrive jamais à le comprendre tout-à-fait.
Commentaires (0)